
Avec le style bohème – «boho-chic» pour les anglophones – on s’affranchit des codes, on prône un retour à la nature et à l’essentiel.
Dans cet univers, la trace du temps et l’imperfection sont cultivés, essentiellement par le choix de l’artisanat et du fait-main.
C’est un style poétique et vivant, non figé, sans oublier bien-sûr la notion de confort.
On privilégie la simplicité en partant d’une base épurée et on joue avec des matériaux naturels : des meubles en bambou, rotin ou bois, des tapis en jonc ou laine, des textiles en lin ou chanvre, des décorations murales en macramé ou dentelle, des luminaires en laiton, des pots en terre cuite ou vannerie…
Par leur effet apaisant, les teintes naturelles ont une place de choix dans un intérieur bohème : le blanc est la base de ce style, agrémenté de la palette allant du crème au marron, en passant par les nuances de beiges, ocres, terracotta….
Utilisées comme base, elles peuvent être complétées par des touches colorées ou délavées : vert, rose, bleu…
Le style bohème, où les souvenirs de voyages côtoient des objets récupérés ou chinés, peut être appliqué en accumulant des plaids, coussins, paniers, tapis… Et les fleurs séchées, les coquillages, les animaux… tout ce qui nous rappelle la nature est bienvenu dans cet univers.
Selon nos goûts, l’interprétation du style bohème peut varier : on peut l’adopter en total look ou, pour encore plus d’originalité, le marier à d’autres styles.
Le style bohème actuel est directement inspiré d’un mouvement qui naît aux États-Unis dans les années 60 : le mouvement « hippie ». Il se caractérise par une aspiration profonde au pacifisme, à la liberté et à la libération des mœurs, et par un rejet profond de la société de consommation, de l’autorité et des valeurs de l’époque. Une de ses particularités est de s’organiser sous forme de communauté, sans trop de règles, avec une véritable philosophie de vie : le retour à la nature et une consommation raisonnée, voire minimale (il mange déjà « bio » !).
De cette époque subsiste aujourd’hui un certain effet de mode, que l’on retrouve dans la décoration, mais également dans les domaines de la mode, la beauté…
Bohémienne à l’enfant – Modigliani
En premier lieu, le concept de vie de bohème s’appuie sur la métaphore d’un peuple apparu en Europe au XVème siècle qui s’installe en Bohème, les « bohémiens ». Lorsqu’ils doivent fuir l’Inde lors de l’invasion des Mongoles, ils tentent de s’intégrer en Europe, mais en vain : naît alors la réputation de leur vie hors-normes, qui ne les quittera jamais.
Mais la vie de bohème est surtout étroitement liée à un mouvement littéraire et artistique du XIXe siècle, dont Balzac fut le précurseur. C’est ensuite à Paris dans le quartier latin qu’elle va trouver ses sources, au temps où l’expression culturelle connait son apogée, et définitivement forger la légende d’artistes comme Rimbaud, Verlaine ou Modigliani.
Montmartre en devient le siège, où règne une ambiance extravertie et décalée dans de nombreux lieux : le Moulin Rouge, le café d’Harcourt, la rue des Martyrs… S’ils inspirent la débauche et la perdition pour les plus réticents, les plus excentriques y voient le symbole de la naissance d’une nouvelle façon de penser et d’une richesse artistique et émotionnelle inédites.
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